Épisode 1 : Une histoire capitaliste de l’Indochine
L’Indochine était une des régions les plus prospères de l’Empire colonial français. Comment s’est construite son économie ?
Rue Paul Bert (depuis rebaptisée rue Trang Tien) à Hanoï au début du XXe siècle. Au fond, l’opéra, construit par les forces coloniales sur le modèle de l’opéra de Paris.• Crédits : Collection Dieulefils
Nous entamons aujourd’hui une nouvelle série consacrée à l’économie des colonies, un sujet méconnu, rarement abordé par les historiens, et qui demeure un terrain miné à l’heure où certains continuent de vanter les bienfaits de la colonisation. Le capitalisme français s’est-il vraiment enrichi grâce aux colonies ? La question divise encore les chercheurs et nous allons tâcher d’y voir plus clair dans ces trois épisodes.
Demain, nous sillonnerons le vaste Congo belge avant de rejoindre jeudi l’Algérie française. Mais d’abord, direction l’Indochine, la « perle de l’empire ».
Pour répondre à nos questions, nous parlons avec Jean-François Klein, professeur d’histoire contemporaine à l’Université du Havre-Normandie et co-directeur du Pôle d’études maritimes de Caen, maritime, portuaire, et des colonisations, notamment en Asie Orientale (mi-XVIIIe siècle – XXe siècle).
“Quand on prend en compte le développement économique de l’Indochine, on ne peut pas dire que ça ait été une colonie qui a été très porteuse pour les populations locales ; bien que ce soit parfois un peu plus complexe que cela. L’exploitation est une des bases du système colonial et il faut que les colonies soient rentables, qu’elles rapportent à la métropole et coûte que coûte.” – Jean-François Klein
“L’Indochine c’est un balcon sur le Pacifique, un tremplin vers les marchés asiatiques.” – Jean-François Klein
