HDR d’Yvette VAGUET
Date de soutenance : 5 juillet 2018 à l’Université Paris 7 – Denis Diderot.
Titre de l’HDR : L’espace urbain arctique.
Garante : Catherine Mering.
Résumé de l’HDR : L’Arctique, comme tous les milieux extrêmes, constitue depuis longtemps un espace privilégié pour l’étude des rapports Homme-Nature. En revanche, les chercheurs ont tardé à rendre compte du fait que les résidents boréaux sont majoritairement urbains et que les villes sont, le plus souvent, essentiellement peuplées d’allochtones. L’Arctique ne représente assurément plus un isolat ; la mondialisation et le changement climatique modifient profondément cet espace stratégique pour l’humanité. Dans ce contexte, le destin des localités polaires gagne beaucoup à être pensé dans la perspective holistique des géographes.
Après un « Positionnement scientifique » éclairant l’objet ‘ville boréale’ et ses enjeux pour la société mondiale, ce travail revient sur les processus permettant de « Peupler l’extrême » en convoquant des concepts clefs de la discipline (déterminisme, ressource, peuplement, (an)écoumène, front pionnier). La partie suivante, « Urbaniser l’extrême, l’intégrer », met la notion de ville polaire à l’épreuve des catégories de l’analyse géographique et ouvre le débat d’une éventuelle convergence vers l’idée de ‘ville globale’. Enfin, dans une approche temporelle et multi scalaire, la réflexion s’achève sur « La ville polaire comme territoire vulnérable ». De fait, celle-ci, incertaine de son avenir, semble intrinsèquement plus vulnérable que celle des latitudes moyennes parce que i) elle se situe aux marges de l’écoumène, éloignée, et pour longtemps encore, des grands centres du système-monde, ii) dans des environnements physiques et humains contraignants, et iii) sans doute parmi les plus fluctuants de la planète. Au final, la dynamique actuelle des espaces urbains boréaux, présente un processus de dé-nordification différencié, pour peu que l’on accepte que le Nord ne se définisse pas seulement par un unique critère physique.