Colloque Jules Siegfried appel à communication
Argument :
Jules Siegfried a occupé de nombreuses fonctions privées et publiques à l’échelle locale et
nationale. Entrepreneur spécialisé dans le négoce du coton – associé à l’entreprise paternelle
alsacienne, il fonde en 1862 avec son frère, à Mulhouse puis au Havre, la société Siegfried
Frères – et animateur d’œuvres sociales, il a eu également une importante carrière politique
dans les premières décennies de la Troisième République – maire du Havre de 1878 à 1886,
député et conseiller général de la Seine-Maritime, sénateur, ministre du Commerce, de
l’Industrie et des Colonies. Et pourtant, son œuvre reste mal connue. Cent ans après sa mort, le
colloque « Jules Siegfried, un réformateur social ouvert au monde » ambitionne de poser
quelques jalons de l’histoire de cette personnalité dont la trajectoire éclaire l’évolution de la
société française au tournant du siècle.
Axes :
Au cours de ce colloque, deux dimensions de l’œuvre de Jules Siegfried seront privilégiées :
son engagement social et républicain et son ouverture au monde, en lien avec le protestantisme
libéral et social. Les communications proposées se situeront, de préférence, dans les axes ci-dessous.
Axe 1 : L’engagement social et républicain de Jules Siegfried
L’engagement social de Jules Siegfried se manifeste à différents niveaux qui, tous, méritent
d’être restitués. Il y a le Siegfried des cercles où s’élaborent les réformes sociales des débuts de
la Troisième république, auxquels il participe activement, comme la Société française des
habitations à bon marché ou le Musée social qu’il préside de sa fondation (1894) jusqu’à sa
mort. Il y a encore le Siegfried de la sphère politique nationale où se décident les législations
sociales auxquelles il contribue. Il y a enfin le Siegfried de la sphère politique locale, en
l’occurrence Le Havre, où il œuvre tout particulièrement en faveur de la santé et de l’instruction
publique, ainsi que de l’éducation populaire (Cercle Franklin).
Axe 2 : Jules Siegfried et les « mondialisations »
L’ouverture au monde – sa villa havraise s’appelle « Le Bosphore » – qui caractérise l’action
de Jules Siegfried demande à être mieux identifiée dans ses origines et ses implications. Elle
découle, dans sa jeunesse, de son activité d’entrepreneur mulhousien qui lui fait connaître les
États-Unis et, à travers son frère, l’Inde britannique. Cette activité industrielle et commerciale
– en Alsace puis en Normandie – le prépare à devenir un artisan des échanges entre nations
comme, par exemple, dans le cadre de ses fonctions ministérielles ou des expositions
universelles de 1889 et 1900.
Axe 3 : Jules Siegfried et les siens : le milieu du christianisme social
L’engagement de Jules Siegfried s’explique aussi par un éthos spécifique, celui du
protestantisme libéral et social qui a marqué toute sa vie. Cette dimension personnelle de son
action pourra être explorée aussi bien à travers son histoire intime que celle de ses proches,
engagés comme lui dans l’action sociale et éducative des débuts de la Troisième République.
Et notamment son cercle familial avec son épouse, Julie Puaux-Siegfried (1848-1922) militante
de l’action sociale et du féminisme, et son fils, André (1875-1959) devenu sociologue et
géographe de renom, et aussi sa sœur Marie Siegfried-Campiero (1841-1930), militante, en
Italie, de l’enseignement agricole féminin, et son frère Jacques (1840-1909), grand voyageur et
pionnier de l’enseignement commercial.
Ce colloque se tiendra à l’université Le Havre-Normandie en octobre 2022.
Les propositions de communication devront comporter un titre et un résumé d’environ 1500
signes, ainsi que les coordonnées de l’intervenant (nom, prénom, fonction et rattachement
institutionnel, courriel, adresse postale). Elles devront être adressées avant le 1e février aux
contacts ci-dessous et seront transmises pour examen au comité scientifique qui signifiera son
acceptation ou son refus motivé le 15 avril 2022 au plus tard.
Contacts :
carole.christen@univ-lehavre.fr
antoine.savoye@free.fr
Comité d’organisation : Carole Christen (Université Le Havre-Normandie, UMR IDEES CNRS
6266), Antoine Savoye (Université Paris 8, Société d’économie et de science sociales)
Comité scientifique : Sarah Al Matary (Université Lumière – Lyon 2 – IUF), Sylvie Aprile
(Université Paris Nanterre), John Barzman (Université Le Havre-Normandie), Matthieu Brejon
(Université de Nantes) Patrick Cabanel (École pratique des hautes études), Jean-François
Chanet (Institut d’études politiques de Paris), Patrick Clastres (Université de Lausanne),
Isabelle Lespinet-Moret (Université Paris 1-Panthéon Sorbonne), Manuela Martini (Université
Lumière-Lyon 2 – IUF), Kaat Wils (Université de Leuven).