La téléconsultation a connu une croissance extraordinaire de ses pratiques durant la crise du Covid-19, son nombre passant de moins de 140 000 en 2019 à 18,4 millions d’actes remboursés en 2020. Si son offre s’est diversifiée tant dans ses formes que dans les opérateurs qui la proposent, les retours quant aux usages de cette pratique, en particulier en géographie, sont très peu étudiés. Cette thèse étudie ainsi comment la téléconsultation médicale se déploie en Normandie, touchée par une insuffisance d’accès aux soins, avec en moyenne 3,6 consultations par an et par habitant en médecine générale – avec des situations plus marquées dans les départements de l’Eure (2,7) et de l’Orne (2,9) ; et ses impacts sur le territoire. Trois types de retours d’usages en téléconsultation sont étudiés : les plateformes en ligne accessibles depuis le « chez soi », les bornes et cabines installées dans des lieux ouverts au public comme les pharmacies ou les mairies, mais aussi la téléconsultation assistée augmentée, présente dans les territoires où les professionnels de santé se sont coordonnés. L’objectif de ce travail de recherche est, après un repérage de l’offre normande, d’interroger les usagers de la téléconsultation en médecine générale, c’est-à-dire les patients, les médecins généralistes et les intermédiaires que sont les infirmiers libéraux et les pharmaciens, sur leur pratique.