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Dévelοppement et explοratiοn d'un mοdèle de simulatiοn de l'évacuatiοn des pοpulatiοns expοsées à une éruptiοn de la Sοufrière de Guadelοupe

Résumé de la thèse

L’Observatoire Volcanologique de Guadeloupe (« OVSG-IPGP ») est depuis mai 2018 en état de vigilance renforcée (niveau officiel « jaune - vigilance »). Et toute éruption future de la Soufrière présente à différentes échelles d’intensité, d’espace et de temps des risques non négligeables voir majeurs pour les populations. Bien souvent la seule protection possible contre de telles manifestations, potentiellement violentes, est alors de s’échapper de la zone de danger. L’évacuation, à l’instar du risque volcanique, est influencée par des dynamiques sociales complexes. Si le choix de la tactique d'évacuation de la population (partielle, totale, synchrone, asynchrone) est fonction de la crise éruptive et des prévisions de l'OVSG-IPGP, la décision stratégique d'évacuer est du ressort de l'autorité publique. C'est le préfet qui est responsable du plan d'évacuation et la réussite de l'évacuation, quelle que soit sa forme, repose sur la stratégie globale de gestion du risque ainsi que de la perception qu'a le public du risque volcanique. La réalité complexe des éruptions se traduisent par un degré élevé d'incertitude sur le futur de la crise éruptive. Cette complexité oblige à une adaptation constante dans l'élaboration des stratégies d'évacuation et de prévention qui doivent tenir compte des ces incertitudes épistémiques et aléatoires. Face aux défis posés par les crise éruptives sur le territoire de la Guadeloupe, la gestion du risque requiert une planification minutieuse et des exercices de gestion de crise grandeur nature afin d’évaluer les verrous éventuels, et les dangers, d’une évacuation. En raison des coûts humains et des ressources nécessaires, il est extrêmement difficile de réaliser des exercices grandeur nature pour préparer les autorités et la population à une éventuelle évacuation. La simulation informatique à base d'agents se présente alors comme un outil privilégié pour se substituer à ces exercices. Dans ce contexte, une recherche pluridisciplinaire a été menée, allant de la technique informatique aux théories du comportement humain en passant par la géophysique de la Soufrière, pour simuler l’évacuation des populations exposées du sud de la région Basse-Terre (Guadeloupe, France). Ainsi une série de scénarios éruptifs et d'évacuation ont été élaborés, simulés et explorés via la plate-forme de simulation à base d’agent GAMA et l'extension logicielle ESCAPE. Selon des logiques de scénarisation “How-to” et “What-if”, le modèle tente d'explorer les effets d'une des principales zones d'ombre des plans d'évacuation, les effets de décisions individuelles lors d’une crise éruptive de La Soufrière et d’évaluer les stratégies d'évacuation de Basse-Terre. Au-delà de démontrer l'efficacité de la suite logicielle ESCAPE pour simuler les situations d’urgence, les différents scénarios d'aléas et d'évacuation mettent en lumière la diversité des défis auxquels les instances gouvernementales seront confrontées lors d'une future crise éruptive de La Soufrière et apportent quelques éléments de réflexion. Ces cinq scénarios tentent de répondre à différentes questions de recherche liées aux évacuations. Ils ont été élaborés selon une logique analytique, où chacun découle de ce qui le précède. Ils suivent également une logique d'imbrication d'échelle d'analyse, passant d’une échelle macroscopique à microscopique. L'analyse des résultats de ces scénarios indique surtout qu'il est impératif de concilier planification rigoureuse et adaptabilité pour une gestion optimale du risque lors d'une évacuation qu'elle soit réactive ou préventive.

Début de la thèse

2019-11-26

Etablissement

Université Rouen Normandie

Axes associés

Axe 1. Sources, Modèles, Simulations