La marine marchande est un outil indispensable de la mondialisation, hier comme aujourd’hui. À partir du XIXe siècle, la France n’a pu déployer son influence dans le monde que par l’entremise d’une flotte de commerce modernisée. Cette histoire est celle d’un fait national et transnational, qui traverse tous les domaines d’expertise et transcende les secteurs d’activités habituels en les concentrant dans un géosystème maritime. Toutefois, nombre de travaux académiques soulignent que la marine marchande française après 1830 est la grande oubliée de l’historiographie.

Pour affiner les connaissances académiques et proposer une lecture plus juste de la place de la marine marchande française dans le monde aux XIXe et XXe siècles, l’objectif de ce programme de recherche est de développer trois grands axes emboités :

• Les entreprises maritimes à l’épreuve des risques, notamment sanitaires,
• La France et la protection des flux et des routes maritimes,
• Une approche socio-culturelle de la marine marchande.

À partir de ces thèmes pivots, il sera possible de mieux comprendre l’évolution de la marine marchande française contemporaine, depuis sa renaissance dans les années 1830 – sous l’effet d’innovations disruptives, comme l’introduction progressive de l’énergie vapeur – jusqu’à ses plus récentes mutations, avant la nouvelle alliance globale des armateurs fondée en 2015.

Les perspectives historiques, juridiques, géographiques et sociologiques mêlées apportent une lumière nouvelle sur un secteur toujours en mutation, et permettent également d’éclairer, par le biais maritime, des sujets de recherches où ces différents aspects de la mondialisation n’ont été que peu exploités (évolution du droit, santé, tourisme, politiques sociales, diplomatie et défense, histoire impériale ultramarine et décolonisations, etc.).

Pour les chercheurs autant que pour les amateurs éclairés et le grand public, MARCOMO propose également de développer des outils pour répondre à des besoins récurrents. Quels navires servaient quelles lignes à quelles périodes ? Quelles lignes étaient exploitées avec quelles escales ? Quelles fréquences pour les lignes commerciales au départ de France ?

En s’appuyant principalement sur les ressources de l’EPCC French Lines & Compagnies au Havre (5 km d’archives et 32 000 objets), MARCOMO souhaite poser des bases solides dans le domaine :

• Numériser et mettre à disposition les rapports de mer des paquebots et cargos des Messageries Maritimes et de la Compagnie Générale Transatlantique ;
• Élaborer et alimenter deux bases de données, l’une pour identifier les flux maritimes français, l’autre pour recenser les navires des compagnies maritimes françaises.